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Mustapha (nom d’emprunt) est arrivé d’Algérie à l’âge de 14 ans. Elevé dans un orphelinat en Algérie dont il s’est échappé, il arrive sans papiers. L’Hospice Général le prend en charge, le met dans un institut dont il n’arrive pas à suivre les cours, tellement ses connaissances sont lacunaires. A 15 ans, il commence à trafiquer la drogue.
Cela marche assez bien. A 20 ans, il se met en ménage avec une jeune suissesse de 16 ans, trouve du travail dans un service du canton en étant entendu qu’ils régulariseront sa situation quand son projet de mariage avec son amie s’est concrétisé. A 18 ans, elle meurt d’une overdose. Mustapha se remet à dealer. Quand je le rencontre à 26 ans, il en est à son 11è séjour à Champ Dollon.  (Je connais le cas d'un détenu qui en est à son 53è séjour! Cela montre bien l'échec total du système.) Comme il est sans papiers, il ne peut être expulsé. Il est sans famille et sans amis. Ses connaissances sont presque aussi modestes que celle d’Idriss (voir blog précédent du 12 mai "Ah! Ces étrangers..."), sauf qu’il lit le Coran en arabe. Il voudrait travailler à la prison, mais celle-ci, surpeuplée (taux d’occupation de plus de 200%) ne peut lui en offrir. Et ils sont sans doute des milliers dans son cas en Suisse. Faudra-t-il attendre son 30è entrée à Champ Dollon avant de chercher une solution significative à son problème ?