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Personne, mais absolument personne, ne sait ce qu’est vraiment « la » réalité. Toute vision du réel est une construction totalement subjective qui dépend de son éducation, d’un contexte culturel donné, du sexe, d’une certaine façon de sélectionner ce qu’on choisit de voir, de sa psychologie personnelle, de ses expériences de vie, etc. Si l’on est journaliste, il faut y ajouter les choix rédactionnels du journal qui dépendent eux-mêmes de contraintes politiques et financières et de tant d’autres facteurs qui couvriraient facilement une page.

Nous vivons dans un monde où la croyance dominante en milieu journalistique est que ce qui se « vend » ce sont avant tout les trois « S » sacro-saints : sport, sexe, scandale – et ce sont eux qui façonnent le monde médiatique dans lequel nous vivons. Ce sont eux que les médias dominants « vendent » au public.

Alors il faut se rappeler constamment que le monde des média n’est pas « la réalité ». Il est une construction terriblement étriquée et subjective correspondant en général (car il y a d’heureuses exceptions) à la vision du monde de ceux qui sont au pouvoir et à la culture dominante. Il existe d’autres réalités que la vision dominante des média. Mais on a tellement développé le mythe que « le bien n’intéresse pas les gens » et qu’on n’arrive pas à « vendre » le positif que presque personne ne le tente.

Il est clair que certains abus doivent être dénoncés, et quand ils le font de façon intelligente, les médias jouent un rôle indispensable. Sans les médias, la dénonciation de la NSA américaine par Edward Snowden, ne serait pas allée loin. Mais si les média décrivaient aussi les centaines de milliers d’ONG, d’associations de toutes sortes, sans parler d’individus, qui entreprennent des projets pour sauver l’environnement, assister les drogués, soulager les handicapés, sans parler des milliards de personnes qui, quotidiennement, font honnêtement leur travail, soutiennent leur famille et servent leur communauté en silence, on aurait une autre vision du monde.

J’écris ces lignes en tant qu’ancien journaliste qui, dans les années 70 en Afrique, a eu l’occasion de mettre sur pied, avec une femme remarquable, un périodique qui, sans jamais aucun recours aux trois « S », devint en trois ans le périodique le plus vendu d’Afrique francophone. Nous avions pour règle de ne jamais décrire un problème sans mentionner des approches pour le résoudre. Le contexte était totalement différent cela va de soi. Et si je le mentionne ici, c’est uniquement pour souligner que les commentaires ci-dessus ne sont pas les propos gratuits d’un blogueur du dimanche, mais nés d’une expérience journalistique réelle.

Question : avez-vous jamais pensé à la méditation ou au silence profond comme source d’information alternative sur le réel?
(Voir la suite de ce blog dans le Positif du 1er janvier)