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Dans les années ’90, je prenais part à la réunion du conseil d’administration de la plus importante ONG paysanne de l’Afrique noire, à Ouahigouya au Burkina Faso. Ceci est l’organisation qui m’a inspiré à écrire mon livre Une Afrique en marche (1989).

Le dernier jour de mon séjour, j’ai attrapé la dysenterie. Au lieu de prendre un médicament, j’ai passé plusieurs heures à étudier, méditer, prier pour surmonter cette situation -  comme je le faisais depuis de nombreuses années. Le soir, le problème semblait avoir disparu et je suis sorti dîner avec des amis africains. Pourtant, le lendemain, le problème reprit et se manifesta même assez vigoureusement, de telle sorte que je repris mes efforts spirituels pour surmonter la condition.

Sur l’avion, j’étais assis à côté d’un jeune garçon avec sa petite pancarte sur la poitrine  indiquant ses coordonnées personnelles. La stewardesse qui s’occupait de lui était incroyablement bonne et douce avec lui, comme si elle était sa propre mère.  A un moment elle vint lui parler avec une gentillesse toute particulière et je me sentis tout à coup envahi d’une gratitude infinie pour cette femme. Et soudainement, ce sentiment de gratitude se transforma en le sentiment d’Amour le plus incroyable que j’aie jamais ressenti  dans mon existence,

Je me sentis instantanément transporté dans un espace mental totalement en dehors du temps et de l’espace. J’étais conscient d’absolument rien d’autre si ce n’est l’infinitude, la grandeur, la majesté, la douceur et la totalité de l’Amour. L’Amour était vraiment la seule cause, la seule loi, effet, substance, puissance , le seul être et l’essence même de l’univers … Les mots sont totalement inadéquats pour traduire ce que communiquait cette sensation qui m’enveloppait complètement. Je n’avais aucune autre conscience que celle de l’Amour.

Mais par dessus tout, pour l’unique fois de mon existence (à ce jour), je n’avais plus aucun sentiment d’avoir un ego. Il n’y avait plus aucune place pour lui. Il avait littéralement disparu. La conscience divine était ma conscience et il n’y avait aucune autre conscience. C’était l’Unité totale, l’Union parfaite. L’absence  complète d’un sens personnel du soi, de l’ego, ou d’un individu paradant sous le nom de « P… P… » avec les innombrables « histoires » qu’il inclut, fut la partie la plus forte de cette expérience.

La conscience divine était ma conscience – et c’était la liberté totale, la béatitude complète et absolue, le contentement infini et la paix totale.  « La conscience divine règne, est tout, et il n’y a aucune autre conscience » écrivait un des grands auteurs spirituels du 19è siècle, l’Américaine Mary Baker Eddy. Pour moi, ce moment de conscience démunie de tout sens de l’ego fut le moment le plus glorieux de toute mon existence. Rien ne peut se comparer avec lui.

Et soudainement, j’étais de retour dans l’avion. Je sentis quelque chose qui s’ajustait dans mes entrailles, et en quelques secondes, la dysenterie avait disparue, fondue dans son néant orginel.

Je ne sais pas combien de temps dura cette expérience, puisque j’étais complètement en dehors de la conscience humaine du temps et de l’espace. Pour moi, c’était un don de la grâce pure. Pour quelques instants, j’avais vraiment goûté ce que la pensée humaine appelle « le ciel ».

Et croyez moi, amie, ami, cela en vaut vraiment la peine !