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Le premier de ces textes que nous utilisons depuis des années dans nos stages Vivre Autrement a aidé de nombreuses personnes à comprendre la subjectivité totale de la vie, à savoir que nous créons notre propre réalité au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Une fois que l’on a compris cette vérité fondamentale, une personne qui nous injurie (comme dans le texte suivant) parle uniquement d’elle-même, de même qu’une personne qui nous encense outrageusement, quelqu’un qui nous trompe, etc. Ces personnes sont en train de dire : voici comment moi je te vois à travers les lunettes colorées de mon expérience totalement subjective, comment je ressens la vie en ce moment. Elles étalent publiquement leur état de pensée ou leur façon de voir la réalité dans l’instant. Quand nous avons compris ceci, nous ressentirons pour elles plus une compassion profonde que de la colère par exemple. Nous les bénirons au lieu de les maudire.

Que l’univers est superbement organisé pour nous faire tous avancer à notre rythme vers le but que nous atteindrons tous un jour : la plénitude totale de l’être !

Le Bouddha enseignait partout où il passait. Or, un jour qu’il parlait sur une place de village, un homme vint l’écouter parmi la foule. L’auditeur se mit bientôt à bouillir d’envie et de rage. La sainteté du Bouddha l’exaspérait. N’y pouvant plus tenir, il hurla des insultes. Le Bouddha demeura impassible. L’homme fulminant quitta la place.

Comme il avançait le long des rizières à larges enjambées, sa colère s’apaisait. Déjà le temple de son village grandissait au-dessus des rizières. En lui monta la conscience que sa colère était née de la jalousie et qu’il avait insulté un sage. Il se sentit si mal à l’aise qu’il rebroussa chemin, décidé à présenter des excuses au Bouddha.

Lorsqu’il arriva sur la place où l’enseignement continuait, la foule se poussa pour laisser passer l’homme qui avait insulté le Maître. Les gens incrédules le regardaient revenir. Les regards se croisaient, les coudes étaient poussés pour attirer l’attention des voisins, un murmure suivait ses pas. Lorsqu’il fut suffisamment près, il se prosterna, suppliant le Bouddha de lui pardonner la violence de ses propos et l’indécence de sa pensée.

Le Bouddha, plein de compassion, vint le relever.
“Je n’ai rien à vous pardonner, je n’ai reçu ni violence, ni indécence.”
“J’ai pourtant proféré des injures et des grossièretés graves.”
“Que faites-vous si quelqu’un vous tend un objet dont vous n’avez pas l’usage ou que vous ne souhaitez pas saisir ?”
“Je ne tends pas la main, je ne le prends pas, bien sûr.”
“Que fait le donateur ?”
“Ma foi, que peut-il faire ? Il garde son objet.”
“C’est sans doute pourquoi vous semblez souffrir des injures et des grossièretés que vous avez proférées. Quant à moi, rassurez-vous, je n’ai pas été accablé. Cette violence que vous donniez, il n’y avait personne pour la prendre.”

(Tiré de : Au bord du Gange, de Martine Quentric-Séguy, Seuil. Nous recommandons vivement ce livre superbe qui contient une grande variété de textes dont nous emprunterons plusieurs pour ce site.)