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Ce texte est possiblement le texte le plus universel de la littérature spirituelle mondiale. Quelle que soit la religion ou la mouvance spirituelle à laquelle on s’identifie, ce texte, parce qu’il est uniquement composé de métaphores si poétiques, sans additions théologiques ou points de vue, parle à tout un chacun. Nous le faisons suivre de quelques commentaires permettant de mieux comprendre les images.

Pour mieux pénétrer le sens profond de ce texte, nous recommandons très vivement le livre de photos superbe LUIGI LE BERGER, de Marcel Imsand, paru aux Editions de la Fondation Pierre Gianadda (Martigny, Suisse.) Imsand, qui était un des plus célèbres photographes romands de la deuxième moitié du 20è siècle, a suivi pendant trois ans un berger italien qui faisait la transhumance à travers la Suisse avec des troupeaux de moutons. Son livre se regarde comme un commentaire du 23è psaume. Personnellement, c’est mon livre de photo préféré. Il est pour moi comme une prière vivante, ancrée dans le quotidien, tout comme le psaume.

L’Eternel [l’Amour divin] est mon berger,
Je ne manquerai de rien.

Il me fait reposer dans de verts pâturages,
Il me dirige près de eaux paisibles,
Il restaure mon âme.

Il me conduit sur les sentiers de la justice à cause de son nom.

Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal,
Car tu es avec moi,
Ta houlette et ton bâton me dirigent.

Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires.
Tu oins d’huile ma tête,
Ma coupe déborde.

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie.
Et j’habiterai dans la maison de l’Eternel [la conscience de l’Amour divin]
A tout jamais.

Commentaire:

Les eaux paisibles : dans les collines de la Palestine et du Liban, il n’y avait parfois que de petits torrents assez tumultueux auxquels les moutons avaient difficilement accès. De plus, ils n’aiment pas boire à des eaux agitées. Alors le berger construisait une sorte de petit barrage en bordure du torrent où l’eau accumulée reposait paisiblement, rendant facile l’accès aux « eaux paisibles. »

Il restaure mon âme : en hébreux, âme a souvent le sens de « vie » ou du « soi ». Les collines étaient fréquemment des endroits assez dangereux pour des moutons, contrairement aux plaines. De plus, si un mouton s’égarait sur des terres privées, le propriétaire pouvait le confisquer, d’où l’importance pour le berger d’être constamment sur ses gardes.
Les sentiers de la justice: on se réfère ici aux risques présentés par ces hautes terres, où certains endroits se terminaient vers un précipice, d’autres dans des endroits où les moutons pouvaient facilement s’égarer. Aussi la vigilance constante des bergers était-elle un impératif absolu.

Tu dresses devant moi une table en face de mes adversaires : « table » ici se réfère simplement a « quelque chose qui a été étalé» donc un repas préparé dont les plats sont disposés sur une certaine surface. Ce passage un peu cryptique se réfère à deux situations : soit les bêtes sauvages (hyènes, loups, panthères) contre lesquelles le berger devait protéger son troupeau, soit des pâturages dans lesquels se trouvaient par exemple des plantes venimeuses dont la consommation pouvait mettre en danger la vie des bêtes – d’où l’importance pour le berger de surveiller attentivement les champs où broutaient ses bêtes.

Tu oins d’huile ma tête : à la fin de la journée, chaque bête passait devant le berger qui mettait un peu d’huile d’olive sur un corps égratigné, une petite déchirure. L’onction d’huile est également un rite sacré dans différentes cérémonies depuis la nuit des temps.